LA ROQUE D’ANTHERON FESTIVAL

Au sein d’une programmation toujours aussi copieuse, quelques jeunes talents se sont particulièrement distingués cet été à La Roque d’Anthéron, tels Lucas Debargue, Tanguy de Williencourt ou Nathanaël Gouin.

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Après le Liszt visionnaire, Tanguy de Williencourt (né en 1990) se fait le conteur mystique du Liszt bucolique et méditatif. La noblesse (Chapelle de Guillaume Tell) et la sobriété la plus éloquente (Vallée d’Obermann) imprègnent son exécution de la première Année de pèlerinage. Avant d’entamer Bénédiction de Dieu dans la solitude, le musicien a laissé la porte de l’église, juste derrière lui, entrouverte. Volontairement ? Au cours de l’exécution, une fenêtre, au loin, s’allume, laissant deviner, pour seul décor visible, une croix. Dans cette atmosphère dépouillée et chargée de symboles, l’interprète ne nous fera jamais toucher le sol. Une conclusion inspirée et lumineuse d’un festival qui fêtera – déjà ! – son trente-huitième anniversaire l’année prochaine.

Festival de piano de la Roque d’Anthéron, du 7 au 9 août 2018

Tanguy de Williencourt, en revanche, allie à sa technique parfaite une sereine musicalité. Ainsi, sa conception de la première des Années de Pèlerinage est-elle apparue comme une suite de saynètes d’un onirisme conquérant, étapes d’un voyage mystique conclu par une Bénédiction de Dieu dans la solitude.

Bruno Serrou à La Roque-d’Anthéron (Bouches-du-Rhône)